[Auditorium Maurcie-Ravel. Concert de Dizzy Gillespie...

[Auditorium Maurcie-Ravel. Concert de Dizzy Gillespie Quintet]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0080 FIGRPTP0001A 03
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historiqueReportage photographique réalisé à l'Auditorium Maurice Ravel, le 25 novembre 1986 à l'occasion du concert de Dizzy Gillespie (trompette) accompagné de son quintet : Sayyd Abdul Al-Khabyyr (saxophone ténor, clarinette), Walter Davis Jr (piano), John Lee (contrebasse) et Nasyr Abdul Al-Khabyyr (batterie).
historiqueSur la chaussée du jazz, les géants se suivent et ne se ressemblent pas. Moins d'un an après le saxophoniste Sonny Rollins et moins de deux semaines après le trompettiste Miles Davis, voici qu'un autre trompettiste, qu'un autre monstre du jazz, Dizzy Gillespie, donne rendez-vous aux Lyonnais dans le cadre moelleux de l'Auditorium. Ceci à l'invitation de "Jazz à Lyon" à qui l'on devait déjà la venue de Rollins. Rollins a d'ailleurs joué avec Gillespie en petite formation en 1957, mais c'est bien sûr quelque dix années plus tôt, à la tête de son grand orchestre que l'homme à la trompette coudée connut ses plus grandes heures de gloire. C'est en effet entre 1946 et 1950, à une époque où la plupart des grands orchestres de jazz disparaissaient que Dizzy Gillespie mena son big band au sommet du be-bop et de la popularité. "Oop-Pop-A-Da", "Ool-Ya-Koo", "Jump Did-Le Ba"... jouant avec les onomatopées et les vocaux désopilants, le trompettiste farfelu devait aussi être le grand introducteur des rythmes afro-cubains dans le jazz avec des morceaux comme "Algo Bueno", "Manteca", "Cubano-Be Cubano-Bop". Mais le principal apport de Gillespie à l'histoire du jazz réside bien entendu dans son propre jeu de trompette, dans sa virtuosité qui l'a fait considérer comme un véritable phénomène. Avant lui, il n'y avait guère eu que Louis Armstrong, que le grand Armstrong, et également Roy Eldridge pour faire éclater cet instrument, pour en tirer un feu d'artifice flamboyant. Bien que plus rigoureux, plus mathématique, plus précis dans ses phrases, Dizzy se caractérisa et se caractérise toujours, par ces grandes envolées éclatantes qui vont chercher l'aigu et la finesse des sons toujours plus loin, toujours plus vite. On ne saurait cependant terminer ce rapide portrait de cette grande figure du jazz sans ajouter que Dizzy est un show-man hors pair. Autant il peut parfois donner une impression de grand sérieux à force de concentration, autant il affectionne se livrer à des facéties, à des fantaisies burlesques. Sans jamais cependant perdre le contrôle du tempo, de son instrument et de son orchestre. En tout "éclat" de cause, le jazz de Dizzy Gillespie est à l'image de son instrument : pointé vers le haut, enlevé, réjouissant. Source : Lyon Matin, 25 novembre 1986.

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